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Antoinette Smars, Artiste

Pour Antoinette « … et, comme aux temps anciens, tu pourrais dormir dans la mer. » Paul Eluard Dans le paysage d’Antoinette Smars le silence saisit toutes choses, une lumière tremble à l’horizon, elle est blanche le plus souvent, elle diffuse sur les reliefs, les vallées, les immenses vasques intérieures, elle bleuit les confins, mordore les lisières ou se dépose comme brumes froides sur les lacs et les étendues marines, les couleurs y sont passées, elles se souviennent et frémissent au vent pâle des ensoleillements, ce sont des rousseurs lointaines, des ivoires veinés de pourpre, des bleus moirés, des verts aquatiques, nés du chavirement de la nuit, entre sommeil et rêve, et l’eau est presque toujours présente, c’est une eau immobile, même en ses canaux ou ses fleuves, en son jaillissement, une eau de marbre ou de crypte qui absorbe notre reflet pour ne plus nous le rendre, une eau entourée de rives farouches, de berges murées, de contreforts nus, parfois quelques arbres qui viennent poser sur les langues de terre leur silhouette presque humaine, tantôt piliers du ciel, tantôt fantômes alignés, médusés même par vent fort. Dans ce paysage on entre et l’on retient son souffle, on passe de l’autre côté du temps, dans le plein jour nocturne, quand la lune encre les ombres et jette des blancs éblouis, on est entre foudre et blancheur, dans l’œil aveugle de l’orage, juste avant les déchaînements, pourtant il règne là-bas une paix étrange et sans doute une joie, insensible et lente, pour un peu on se perdrait dans ces champs d’asphodèles ou ces champs de blanc pur, champs glacés du désir, plaines, plages, solitudes, clairières et recels d’ombres, broussailles et feux de ténèbres, là où vivent les ensorceleuses, magiciennes de ces pays mats, ces pays arrêtés, pays de la stupeur, là où dérivent les bateaux comme des divinités de pierre, de grands dieux échoués, des faces monumentales dont elle dit, elle répète je ne sais rien, je ne peux rien en dire, je suis une petite fille stupéfiée par ma vision, ceux qui n’ont pas été en présence de mon paysage nepeuvent pas comprendre le tremblement qu’il me provoque, la sidération dont il me fait l’objet, et parfois je voudrais l’oublier un peu, je cherche des évasions, je m’invente des fuites, mais il revient toujours et me remet à la tâche, alors je tombe, pétrifiée je tombe, en son amour son envoûtement je tombe, et sans fin je me relève. François Emmanuel (septembre 09)

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